Loup Jusqu’à 40 tirs autorisés
Ce sera 40 loups, et pas plus. L’arrêté fixant le nombre maximal de loups dont le prélèvement pourra être autorisé pour la période 2017-2018 (du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018) a été signé le 18 juillet, ont annoncé les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie dans un communiqué commun, le 20 juillet.
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« Au-delà d’un seuil intermédiaire de 32 loups, les tirs de prélèvement ne seront plus autorisés. Seuls des tirs de défense ou de défense renforcée pourront avoir lieu, lorsque les loups sont en situation d’attaque et l’éleveur en situation de défense de son troupeau », et ce jusqu’à 40, précisent les ministères.
Mieux répartir les tirs de prélèvement
Il reviendra au préfet coordonnateur de définir des priorités concernant les tirs de prélèvement afin qu’ils soient mieux répartis tant sur le plan géographique, en fonction des foyers d’attaque, que dans le temps. À ce sujet, « une étude a été lancée pour mesurer l’efficacité des tirs sur la prédation de l’animal vis-à-vis des troupeaux ».
Des « cellules de suivi départementales » seront mises en place, en concertation avec tous les partenaires, pour adapter les mesures aux situations locales, notamment dans l’accompagnement des éleveurs subissant la prédation. Le suivi des mesures de protection sera renforcé, et le constat de dommages lors de chaque attaque permettra d’évaluer les mesures prises pour protéger le troupeau.
Prochain plan loup en janvier 2018
Le prochain plan loup (2018-2022) fera quant à lui l’objet d’une concertation à partir de la rentrée et sera mis en œuvre en janvier 2018. « Il adaptera l’utilisation des outils en place, développera les stratégies de protection et de défense, ainsi que l’accompagnement des éleveurs, que ceux-ci soient localisés dans les foyers d’attaque ou sur les zones où l’espèce tend à se développer et à s’installer », annoncent les ministères.
« Notre objectif commun est de structurer un plan collectif permettant de diminuer significativement les actes de prédation et d’assurer la soutenabilité économique des mesures de protection mises en place pour nos éleveurs tout en permettant la préservation d’une espèce protégée », a déclaré Stéphane Travert.
« Colère et désarroi » pour les éleveurs
Les syndicats n’ont pas tardé à réagir à cette annonce. La Fédération nationale ovine (FNO), la FRSEA et JA Provence-Alpes-Côte d’Azur, et l’APCA annoncent qu’ils seront vendredi matin sur la ligne de départ de la 19e étape du Tour de France à Embrun (Hautes-Alpes) pour exprimer « leur colère et leur désarroi ». « Dans nos montagnes, comme sur cette route qui emmène le tour de France demain à l’Izoard, chaque jour des dizaines de moutons et d’agneaux se font égorger par le loup », rappellent-ils dans un communiqué commun.
Les syndicats constatent que les ministères « prévoient de rendre plus restrictives que par le passé les modalités de régulation du loup lors de la prochaine campagne, particulièrement le déclenchement des tirs de prélèvement ». Une décision « inacceptable » alors même que « le dernier bilan de suivi hivernal de l’ONCFS indique une augmentation de 22 % de la population de loups. Le nombre de meutes passe de 49 à 57. Le nombre d’attaques en 2016 augmente encore par rapport à 2015 et dépasse désormais le nombre de 10 000 bêtes tuées ».
Ils réclament donc un plafond de prélèvement d’au moins 49 loups, et la prise de décision du déclenchement des tirs par le préfet du département seul, afin d’être plus réactif face aux attaques (voir l’encadré). Ils peuvent compter sur le soutien des Régions les plus touchées, Auvergne-Rhône-Alpes, et surtout Provence-Alpes-Côte d’Azur, elles aussi forces de propositions (voir l’encadré également).
Le syndicalisme majoritaire clame de nouveau sa revendication : « zéro attaque sur les troupeaux ». La route vers cet objectif s’annonce encore plus rude que la montée du col de l’Izoard…
E.C.
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